Kimiko Yoshida

Démarche Artistique


Elle tire de l'expérience de son enfance la force d'inspiration. Elle déclare : « J'ai fui le Japon, parce que j'étais morte. Je me suis réfugiée en France, pour échapper à ce deuil. Quand j'avais trois ans, ma mère m'a mise à la porte. J'ai quitté la maison en emportant une boîte avec tous mes trésors. Je me suis réfugiée dans un jardin public. La police m'a retrouvée là, le lendemain. Depuis, je me suis toujours sentie nomade, vagabonde, fugitive. »

La monochromie permet de mettre en valeur des accessoires avec lesquels elle se met en scène tels que des lettres de l'alphabet ici, et de fondre son visage dans un décor. Kimiko Yoshida nous entraîne dans un univers de couleur et de forme pouvant être fascinant et mystérieux mais toujours avec raffinement.


Biographie


Née en 1963 à Tokyo, Kimiko Yoshida suit des études de photographie au Japon puis en France. Aujourd'hui elle partage son temps entre Paris, Tokyo et Venise. La photographe développe un art de l’autoportrait et de la dissimulation. En effet, chacun de ses autoportraits depuis 2001, est une image de l’effacement, où la figure disparaît en donnant à l’œuvre sa signification.

L'Orient et l'Occident sont fascinés par la monochromie faisant passer le modèle pour un objet, oubliant ainsi l'artiste pour se concentrer sur le cadre, la couleur; les accessoires, le maquillage et les vêtements. Elle reçoit par ailleurs en 2005 à New York, le prix international de la photographie dans la catégorie « Self portrait ».

La série de photographies "The Bride" de l'artiste Kimiko Yoshida représente des autoportraits dans lesquels elle se mets en scène déguisée en mariée. Cette série fait référence à son histoire. En effet, l'artiste fuit le Japon pour échapper au mariage arrangé qui lui était destiné. Avec cette série, elle parle de son parcours mais également de celui des femmes qui subissent le même sort dans de nombreux pays.

Son art développe une réflexion contemporaine contre les clichés de la séduction, contre la servitude volontaire des femmes et contre les identités communautaristes. Et c’est en cela que son message est universel et bouleversant.

La série « Abécédaire » représente les vingt-six lettres de l'alphabet à travers vingt-six autoportraits aux dimensions grandeur nature, correspondant au visage de l'artiste. Sous la lettre, devenue pierre tombale initiale, le portrait s'identifie d'emblée à une nature morte. Le visage de Kimiko Yoshida se trouve, littéralement, soumis à l'«instance de la lettre».


Oeuvres